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Les demandeurs de visa américain doivent déclarer leurs comptes sur les réseaux sociaux

Les demandeurs de visa américain doivent désormais fournir des informations concernant leurs comptes sur les réseaux sociaux pour les cinq dernières années.

Cela donnera au gouvernement un accès aux données personnelles que nous partageons sur les réseaux sociaux, telles que des photos, des lieux, des dates de naissance, des dates clés et bien plus encore.

Pour l’instant, le département d’État demande uniquement les noms de compte. Ainsi, l’accès aux pseudos des comptes sur les réseaux sociaux permettra au gouvernement d’obtenir toutes les données que nous avons partagées publiquement.

Aucun mot de passe requis (pour l’instant !)

Cependant, l’idée de demander des mots de passe avait déjà été lancée par le passé : en 2017, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, John Kelly, avait laissé entendre que la demande de mot de passe était à l’étude.

Le département d’État américain recueille déjà des informations sur les demandeurs de visa américain, telles que des adresses antérieures et des informations de contact. La nouvelle politique, entrée en vigueur tout récemment, oblige “la plupart” des demandeurs de visa américain, y compris les visiteurs temporaires, à répertorier leurs “identifiants” de réseaux sociaux dans un menu déroulant avec d’autres données personnelles, a rapporté The Hill.

Ces identifiants de réseaux sociaux seront utilisés dans le cadre d’une vérification des antécédents qui comprend l’examen des listes de surveillance tenues par les États-Unis. À ce stade, le menu déroulant ne comprend que les grandes plateformes de réseaux sociaux, bien qu’un responsable ait déclaré à the Hill que le formulaire allait bientôt accueillir tous les sites pouvant être utilisés par les demandeurs de visa américain.

Les demandeurs de visa ont le choix de dire qu’ils n’utilisent pas de réseaux sociaux, mais le responsable a déclaré au journal que mentir pourrait avoir “de graves conséquences au niveau du processus d’immigration”.

Hill.TV a cité le responsable :

Il s’agit d’un pas en avant décisif dans la mise en place d’un contrôle renforcé des ressortissants étrangers cherchant à entrer aux États-Unis. Comme nous l’avons vu partout dans le monde ces dernières années, les réseaux sociaux peuvent constituer un important forum pour les opinions et les activités terroristes. Il s’agira d’un outil essentiel pour empêcher les terroristes, les menaces à la sécurité publique et d’autres personnes dangereuses d’obtenir certains droits en matière d’immigration et de pénétrer sur le sol américain.  

Le “contrôle extrême” en action !

Le département d’État a annoncé son intention de mettre en œuvre cette politique l’année dernière. À l’époque, il avait indiqué qu’il cherchait également à recueillir des numéros de téléphone, des adresses électroniques, des informations sur les voyages internationaux au cours des cinq dernières années, et à savoir si le demandeur avait été expulsé d’un pays quelconque et si des membres de sa famille avaient été impliqués dans des activités terroristes.

A première vue, c’est ce qui va probablement arriver. Cette demande d’informations sur les réseaux sociaux sur les cinq dernières années n’est qu’un début : à l’avenir, les demandeurs de visa américain devront communiquer des informations plus complètes sur leurs voyages, a indiqué The Hill.

Tout cela découle du décret du président Trump datant de mars 2017 visant à mettre en place un “contrôle extrême”. L’ordre Protecting The Nation From Foreign Terrorist Entry Into The United States (“Protéger la nation des entrées terroristes étrangères au sein des États-Unis”) a imposé une interdiction de voyager de 90 jours, à quelques exceptions près, aux citoyens de sept pays à prédominance musulmane : Irak, Syrie, Iran, Soudan, Libye, Somalie et Yémen.

Méthode invasive et inefficace ?

La nouvelle politique de contrôle a été mise en place malgré de vives critiques provenant de ceux qui ont souligné que …

  • Les personnes “néfastes” ne partagent pas leurs plans sournois d’attaques terroristes sur les réseaux sociaux (à une exception près).
  • Rien n’empêcherait les individus malveillants de mentir au sujet de leur présence sur les réseaux sociaux, de fournir de faux noms de compte ou même de piéger des tiers en fournissant leurs pseudos sur les réseaux sociaux (outre le fait que mentir au gouvernement fédéral est illégal et aura de graves conséquences, comme le responsable du département d’Etat l’a souligné dans l’interview sur Hill.TV).
  • Les groupes de défense des droits de l’homme et les organisations de défense des libertés civiles la qualifient de “hautement invasive” et d’”inefficace”.

Hina Shamsi, directrice du National Security Project de l’American Civil Liberties Union, a déclaré récemment que la nouvelle politique de contrôle était “une proposition dangereuse et problématique” qui “ne répond absolument pas aux préoccupations en matière de sécurité, mais soulève d’importants problèmes au niveau de la protection de la vie privée et du Premier Amendement pour les citoyens et les immigrants”.

Les recherches montrent que ce type de surveillance a des effets paralysants, signifiant ainsi que les personnes sont moins susceptibles de parler librement et de se connecter les unes aux autres dans les communautés en ligne qui sont désormais essentielles à la vie moderne.

Comme l’ont souligné des groupes de défense par le passé, les barrières culturelles et linguistiques augmentent le risque que les activités sur les réseaux sociaux soient mal interprétées.

Feriez-vous confiance à un individu provenant d’une autre culture et qui ne parle pas votre langue pour comprendre vos blagues ou votre sens de l’humour ?


Billet inspiré de US visa applicants required to hand over social media info, sur Sophos nakedsecurity.

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