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Existe-t-il des alternatives viables aux réseaux sociaux existants ?

Il existe un intérêt grandissant pour les réseaux sociaux de type décentralisé dont la priorité est de redonner le pouvoir aux utilisateurs. Mastodon et Diaspora sont deux des plateformes sociales "alternatives" les plus populaires.

Nous pensons que la raison pour laquelle, la plupart de internautes qui détestent les réseaux sociaux continuent malgré tout à les utiliser, est que tout le monde s’y trouve justement !

Si seulement tout le monde effectuait une migration de masse vers un autre type de service, alors nous pourrions peut-être enfin reprendre le contrôle de nos données sans mettre en danger notre vie sociale. Mais existe-t-il de véritables alternatives ?

La réponse est OUI : alors, examinons-les et voyons quels avantages elles pourraient offrir par rapport aux géants du secteur. Ces alternatives protègent-elles la vie privée et les données des utilisateurs, et sont-elles suffisamment conviviales pour que tout le monde puisse les utiliser ou bien sont-elles réservées aux experts ?

Réseaux sociaux décentralisés : de quoi s’agit-il ?

Il existe un intérêt grandissant pour les réseaux sociaux dont la priorité est de redonner le contrôle aux utilisateurs. Mastodon et Diaspora sont deux des plateformes sociales “alternatives” les plus populaires. Ces plateformes gèrent une constellation de communautés décentralisées ou fédérées.

Au lieu d’aller sur un site central comme Twitter.com ou Facebook.com, les utilisateurs se connectent à des “instances” (Mastodon) ou des “pods” (Diaspora) distincts pour établir des liens avec d’autres membres partageant les mêmes idées.

Cela signifie que les membres peuvent rejoindre une communauté locale plus petite qui possède ses propres règles, et trier les adhésions pour que le village social reste une sorte de deuxième chez-soi connecté, mais ils peuvent également interagir avec d’autres membres via d’autres instances ou pods s’ils le souhaitent.

En d’autres termes, un utilisateur de Mastodon ou Diaspora a un plus petit port d’attache au niveau duquel il passe probablement le plus clair de son temps, mais il n’est pas enfermé s’il veut voyager ailleurs dans le monde.

Lorsque quelqu’un lance sa propre instance Mastodon ou Diaspora, cela devient comme son propre club, dans lequel il peut définir ses propres thèmes et règles pour l’ensemble du groupe. Bien que la plupart de ces espaces soient plutôt largement accessibles à tous, ces réseaux sociaux décentralisés s’articulent souvent autour d’une identité, d’un intérêt ou d’une cause similaire, pour filtrer plus précisément les nouveaux membres en fonction des personnes partageant les mêmes idées.

Une personne cherchant à rejoindre une instance Mastodon ou Diaspora n’a besoin que de créer un compte au niveau de l’instance à laquelle elle souhaite participer, aucune connaissance technique particulière n’est nécessaire. De plus, les deux plateformes sont conçues de manière à faciliter l’utilisation, de sorte que les utilisateurs qui s’inscriront trouveront probablement les interfaces suffisamment familières pour pouvoir les adopter rapidement : les styles par défaut de Mastodon sont similaires à ceux de Twitter, par exemple.

Si vous vous souvenez à quoi ressemblait la vie en ligne avant Friendster, Facebook et Myspace, cela vous semblera peut-être familier. Tout ce qui est ancien est de nouveau d’actualité, à l’instar des réseaux sociaux pré-Mega, où les groupes sociaux se réunissaient et collaboraient dans des espaces semi-privés qu’ils contrôlaient, comme les forums de discussion ou les salles de chat. Au fil du temps, bon nombre de ces espaces sociaux ont périclité car les internautes ont migré vers des réseaux plus vastes, tels que Facebook, simplement parce qu’ils étaient libres et souvent plus faciles à utiliser. De plus, organiser et gérer un forum prend du temps et de l’argent, et très peu de gens sont prêts à s’engager dans de telles initiatives dans le long terme.

Problèmes de protection de la vie privée ?

Ces réseaux sociaux décentralisés fonctionnent avec des logiciels open-source, signifiant ainsi que n’importe qui peut contribuer au logiciel pour l’améliorer ou bien télécharger le code et le modifier pour sa propre instance. Le logiciel étant open-source, il ne garantit pas que le code lui-même soit plus, ou moins, sécurisé que le logiciel propriétaire qui fait fonctionner des réseaux sociaux privés. De plus l’un des principaux avantages d’une plateforme open-source est que quiconque possédant les connaissances techniques peut le découvrir et l’analyser en détails, et voir exactement comment Mastodon ou Diaspora fonctionne.

Cela signifie également que toute personne souhaitant être la seule personne à pouvoir contrôler le lieu exact où se trouvent ses données pourra effectivement le faire en exécutant elle-même cette instance, de sorte que les données resteront dans ses propres espaces de stockage.

Mastodon et Diaspora ont tous deux souligné qu’ils n’avaient aucun intérêt pour les données utilisateur et qu’ils ne diffuseraient pas de publicités, ni ne vendraient les données utilisateur de quelque manière que ce soit.

Cela ne signifie pas pour autant que les données des utilisateurs soient totalement privées, il est important de ne pas considérer l’une ou l’autre plateforme comme l’extension d’une messagerie chiffrée, car ce n’est pas non plus leur objectif.

Pour l’instant, il n’existe pas de chiffrement de bout en bout sur la messagerie privée de l’une ou l’autre de ces plateformes. Pour être plus clair, Twitter et Facebook n’en possède pas non plus (bien que selon certaines rumeurs, Facebook chercherait à l’utiliser pour Messenger). Mastodon et Diaspora sont tous deux fondés sur l’idée que les conversations en cours sont censées être publiques. Par conséquent, l’accent est mis sur la protection des données des utilisateurs, en leur laissant le contrôle sur ces dernières, à l’abri donc des annonceurs mais pas des regards indiscrets.

Ces nouvelles plateformes vont-elles évoluer ?

Certaines sous-cultures et autres communautés ont déjà trouvé des foyers confortables dans ces instances décentralisées via les plateformes Mastodon ou Diaspora, mais la question de la réelle adoption reste posée : ces plateformes deviendront-elles suffisamment intégrées pour en faire une alternative plus facile et préférée aux réseaux sociaux déjà existants ?

Un réseau risque toujours de devenir un refuge uniquement pour des sites de niche, des internautes égarés qui cherchent simplement un nouveau port d’attache. L’expérience dénommée SecondLife (toujours active) nous vient naturellement à l’esprit. La plupart des détracteurs des réseaux sociaux décentralisés disent qu’ils sont trop élitistes et réservés aux geeks, pour permettre d’englober assez d’utilisateurs et supplanter des plateformes comme Facebook. Cependant, en réalité, seul le temps nous le dira.

Les questions importantes

Il y a évidemment des questions plus importantes ici. Est-ce que tout le monde y trouve son compte en utilisant un réseau social ? Il s’agit peut-être de la question concernant la difficulté à être retrouvé et l’exclusivité des échanges que vous aurez en ligne.

La fragmentation qui se produit facilement dans les réseaux décentralisés peut être une bénédiction, en particulier pour les groupes qui se forment autour de croyances ou d’identités et qui ont du mal à rencontrer des personnes en toute sécurité. Par exemple, les personnes appartenant à des groupes marginalisés, ou les personnes ayant des intérêts en marge ou incompris, ont tendance à apprécier ce sentiment d’appartenance qu’elles obtiennent par le biais d’un réseau social fédéré.

Peut-être qu’avec les plateformes décentralisées, nous verrons de plus en plus de gens devenir exigeants concernant les personnes avec qui elles partageront leurs données personnelles et avec qui elles choisiront de devenir “ami” en ligne.


Billet inspiré de Are there viable alternatives to Facebook and Twitter?, sur Sophos nakedsecurity.

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