Le véritable problème avec les réseaux sociaux, c’est qu’ils contiennent les opinions des autres !
Snapchat veut remédier à ce problème ! Il travaille sur une refonte qui sépare la partie “social” de la partie “médias”, mettant ainsi les mises à jour provenant de votre famille et de vos amis dans une zone dédiée de l’écran, et mettant les médias, telles que des informations vérifiées par des éditeurs, les histoires du monde entier ou des histoires d’utilisateurs que vous suivez, mais que vous ne connaissez pas personnellement, dans un autre espace, au sein d’une page “Discover”.
Il a également changé la façon dont vous visualiserez les mises à jour de vos amis. Snapchat dit que son “nouvel algorithme sophistiqué Best Friends” sélectionne les amis que vous voyez le plus, en fonction de la manière dont vous communiquez avec eux.
Comme toujours, l’application s’ouvrira directement en mode appareil photo. Sur la gauche de l’écran, vous trouverez les discussions et les histoires de vos amis, et à droite de l’appareil photo, vous trouverez des histoires d’éditeurs, de créateurs et de la communauté.
L’espace “Amis” et la page “Discover” apprendront, au fil du temps, ce que vous aimez et à quels amis vous voulez vraiment parler. La refonte vise à promouvoir un partage plus intime entre les groupes d’amis, tout en poussant le contenu professionnel dans un flux distinct.
Cette refonte sera disponible à partir de cette semaine, dans la mesure où elle sera déployée au sein d’un petit groupe de testeurs. On s’attend à ce qu’elle se déploie plus largement dans les prochaines semaines.
Dans un article de blog, Snapchat a déclaré que la façon dont le média social avait mélangé les amis avec les marques avait été “une expérience internet intéressante”, mais qu’elle avait eu des “effets secondaires étranges”, tels que les fausses nouvelles (fake news) :
Même si le fait de mélanger les créateurs de contenu professionnels et vos amis a été une expérience internet intéressante, elle a aussi produit des effets secondaires étranges (comme les fausses nouvelles), et nous a donné l’impression de devoir agir concrètement dans l’intérêt de nos amis, plutôt que de satisfaire uniquement le désir de nous exprimer.
Dans un article d’opinion publié mercredi matin par Axios, le CEO de Snapchat, Evan Spiegel, a déclaré que le réseau social a relayé des fausses nouvelles parce que …
…le contenu conçu pour être partagé par des amis, n’était pas nécessairement un contenu conçu pour fournir des informations précises. Après tout, combien de fois avez-vous partagé des informations que vous n’avez jamais pris la peine de lire ?
La solution de Snapchat à ce dilemme des fausses nouvelles est de baser ses algorithmes sur les intérêts de ses utilisateurs, et non sur les intérêts des “amis”, et de s’assurer que les groupes de médias profitent également du contenu qu’ils produisent pour la plateforme “Discover” de Snapchat.
Nous pensons que cette approche permet de se protéger contre les fausses nouvelles et la confusion semée parmi vos amis, ou encore contre les distractions inutiles.
Pour personnaliser les “Stories” créées par les éditeurs, comme celles qui ne le sont en provenance de vos amis, Snapchat prend exemple sur Netflix : elle utilise des algorithmes d’apprentissage automatique, afin de recommander un contenu basé sur ce que les utilisateurs ont visionné par le passé.
Une étude a montré que votre propre comportement passé, était un bien meilleur indicateur de vos centres d’intérêts que les activités de vos amis. Cette forme de personnalisation par l’apprentissage automatique vous offre une gamme de choix qui ne repose pas sur des médias gratuits ou des recommandations d’amis, et est moins susceptible de faire l’objet de manipulation extérieure.
Spiegel est entré dans le même genre d’introspection que celle menée par d’autres géants des réseaux sociaux, et qui ont été largement montré du doigt ces jours-ci, à l’occasion notamment de l’enquête du Congrès sur les trolls russes ayant véhiculés des fausses nouvelles… sans oublier, bien sûr, les personnes qui ont été des pionnières dans ce domaine, et qui en sont aujourd’hui à se questionner sur les éventuelles répercussions, comme le fameux bouton “like” de Facebook, co-créé par Justin Rosenstein et l’ancien Facebook product manager Leah Pearlman, qui ont tous les deux mis en œuvre des mesures pour réduire leur dépendance vis à vis des médias sociaux …
…et encore l’ex-président de Facebook, Sean Parker, qui a déclaré à Axios que, dès le départ, les ingénieurs des médias sociaux ont sciemment exploité une vulnérabilité de la psychologie humaine, pour nous rendre tous dépendants vis-à-vis de cette boucle de feedbacks concernant la validation sociale, et leurs douces et savoureuses décharges de dopamine … et enfin Loren Brichter, concepteur de l’outil pull-to-refresh, découvert en premier dans l’application Twitter, qui a admis également que la plateforme de réseau social et l’outil qu’il a créé étaient addictifs.
Pour sa part, Spiegel affirme que les fils d’actualité personnalisés ont “révolutionné la façon dont les gens partagent et consomment du contenu”, mais les dommages collatéraux représentent” un coût énorme pour les faits engendrés, nos esprits et l’ensemble de l’industrie des médias”.
Bien que la combinaison du social et des médias représentait beaucoup d’argent, elle a “finalement détérioré nos relations avec nos amis et dégradé nos relations avec les médias”, selon Spiegel.
Snapchat pense que le meilleur moyen de sortir de cette folie des fausses nouvelles est de séparer le “social” des “médias”, et de fournir un contenu personnalisé basé sur ce que les utilisateurs veulent regarder, et non sur ce que leurs amis publient, en créant des flux de contenu sur la base de contenus validés par des humains, plutôt que de récupérer n’importe quel déchet qui flotte à la surface d’internet.
Spiegel:
Du contenu assaini et vérifié de cette manière, va changer le modèle des réseaux sociaux, et nous donnera à la fois un contenu fiable mais aussi un contenu qui nous convient.
Billet inspiré de Snapchat takes a swipe at fake news, sur Sophos nakedsecurity.