En effet, YouTube a récemment annoncé qu’il interdisait le live streaming aux jeunes sans la surveillance d’un adulte et qu’il limitait les recommandations de vidéos décrivant des “mineurs dans des situations à risque”.
En février, YouTube avait désactivé les commentaires sur des millions de vidéos mettant en scène des mineurs, en réponse à des signalements selon lesquelles des individus abjectes laissaient des commentaires sexuels dégoûtants sur des vidéos mettant en scène des enfants faisant du yoga ou de la gymnastique, ou encore jouant à des jeux comme Twister.
Parallèlement, YouTube a également mis en place un classificateur, un outil d’apprentissage automatique qui permet d’identifier des types de contenu spécifiques, lui permettant ainsi de supprimer un nombre important de commentaires offensants.
Mais il ne les a pas tous retirés. Récemment, le New York Times a publié un rapport de recherche montrant que le système de recommandation automatique de YouTube (qui suggère ce qu’il faut regarder et qui génère la plupart des milliards de vues sur YouTube) suggéraient, des mois après l’initiative pour désactiver les commentaires sur les vidéos pour enfants, des vidéos d’enfants partiellement vêtus (avec un maillot de bain deux pièces par exemple) aux utilisateurs ayant déjà visionné “d’autres vidéos d’enfants pré-pubères et partiellement vêtus”.
Trois chercheurs du Centre Berkman Klein Center for Internet and Society de Harvard, Jonas Kaiser, Yasodara Córdova et Adrian Rauchfleisch, sont tombés sur ces vidéos tout en examinant l’impact de YouTube au Brésil, rapporte le Times.
Ils ont configuré un serveur pour ouvrir les vidéos, puis ont suivi les recommandations de YouTube pour savoir quelles vidéos regarder ensuite. Ce qu’ils ont trouvé, c’est qu’il n’est pas nécessaire de chercher des vidéos d’enfants pour y avoir accès : On est plutôt aspiré dans un “trou noir” où la plateforme offre toute une série de recommandations jusqu’à ce que vous regardiez des vidéos de jeunes enfants. The Times a souligné que :
Un utilisateur qui regarde des vidéos érotiques peut être orienté vers une vidéo de femmes visiblement plus jeunes, puis vers d’autres montrant des femmes qui posent de manière provocante vêtues d’habits d’enfants. Finalement, certains utilisateurs pourront visionner des vidéos de filles âgées de 5 à 6 ans, vêtues de maillots de bain, en train de s’habiller ou faisant le grand écart.
YouTube continuera de recommander des vidéos d’enfants
Lorsqu’elle a été alertée sur la présence de nombreuses vidéos créées par le système de recommandation de YouTube, la plateforme en a supprimées plusieurs. Les chercheurs ont toutefois déclaré que cela ne changeait rien car l’élément central restait toujours bel et bien présent : en effet, la plateforme n’a pas désactivé son système de recommandation pour les vidéos d’enfants, même si elle les identifie automatiquement.
YouTube affirme que cela nuirait aux créateurs de vidéos qui comptent sur ces clics. Dans l’état actuel des choses, les créateurs ont eu l’impression d’avoir été punis à plusieurs reprises pour n’avoir rien fait de mal. La première ‘punition’ a eu lieu après la prétendue Adpocalypse 1.0, lorsque des annonceurs majeurs ont annulé des annonces diffusées sur YouTube dans des vidéos qui véhiculaient des idées extrémismes et des discours de haine. YouTube a réagi en appliquant de manière brutale des modifications à ses processus automatisés de diffusion d’annonces sur l’ensemble de la plateforme.
La deuxième ‘punition’ qui a provoqué un déferlement de plaintes de la part des créateurs a eu lieu après Adpocalypse 2.0 en février, lorsque les annonceurs ont à nouveau retiré leurs annonces en réponse au fait que les pédophiles remplissaient les sections de commentaires, incitant ainsi YouTube à les désactiver.
Même si cette nouvelle initiative décourage encore une fois les créateurs de contenu, YouTube a déclaré qu’il limiterait les recommandations aux vidéos qui, à son avis, mettraient les enfants en danger.
Il a déclaré qu’il avait commencé à réduire les recommandations de “contenu borderline” plus tôt cette année. Le contenu borderline n’est pas en soi une violation, a déclaré YouTube, mais il a conscience qu’il peut exposer les mineurs au risque d’abus en ligne ou hors ligne. La plateforme affirme avoir déjà appliqué les modifications à des dizaines de millions de vidéos.
Plus de live streaming sans un adulte à proximité
Dans l’annonce faite récemment, YouTube a annoncé avoir mis à jour sa politique de live streaming afin de l’interdire aux “mineurs plus jeunes”, sauf s’il est clair qu’un adulte se trouve à proximité. Les chaînes non conformes risquent de perdre leur capacité à proposer du live streaming.
La plateforme a également lancé de nouveaux classificateurs pour rechercher et supprimer le contenu désormais en infraction.
Extrait de l’article de blog :
La responsabilité est notre priorité numéro une, et l’un de nos axes principaux de travail est la protection des mineurs et de leurs familles.
Grâce à cette mise à jour, nous pourrons mieux identifier les vidéos susceptibles de mettre les mineurs en danger et appliquer nos protections […] sur encore plus de vidéos.
Billet inspiré de YouTube bans kids’ live-streaming without an adult present, sur Sophos nakedsecurity.