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Le partage de fake news influencé par l’âge ou la sensibilité politique ?

Une étude montre que ce sont les personnes âgées qui partagent le plus de fake news !

Qui partage les fake news ?

À la suite de la campagne présidentielle américaine de 2016, des études ont montré que les conservateurs avaient été plus enclin, que les modérés ou les libéraux, à partager des articles provenant de domaines liés aux fake news.

Mais dans une nouvelle étude, sur le partage de fake news sur les réseaux sociaux au cours de la campagne de 2016, publiée dans Science Advances mercredi dernier, les chercheurs affirment que les sensibilités politiques sont moins liées au partage de fake news que l’âge des internautes.

Plus précisément, ce sont les personnes âgées qui partagent le plus de fake news.

Des chercheurs des universités de New York et de Princeton ont constaté que les utilisateurs de plus de 65 ans partageaient près de sept fois plus d’articles provenant des domaines de fake news que ceux du groupe d’âge le plus jeune (18-29 ans). La tendance à partager de fake news augmente de manière constante avec l’âge : les utilisateurs de Facebook âgés de plus de 65 ans ont partagé environ 2,3 fois plus d’articles de ce type que ceux du deuxième groupe d’âge (45-65 ans).

Selon les chercheurs, l’âge s’avère être le meilleur indicateur de la façon dont les utilisateurs de Facebook interagissent avec les fake news, au-delà du sexe, de la race, des revenus, de l’éducation ou du nombre de liens qu’ils partagent.

Le partage de fake news est en fait assez rare

Un point positif : le partage de fake news était “assez rare” lors de la campagne de 2016, les chercheurs ont découvert que :

La grande majorité des utilisateurs de Facebook dans nos données n’ont pas partagé d’articles provenant de domaines de fake news en 2016.

Ce n’est pas parce que les personnes interrogées n’ont pas partagé de liens en général, c’est juste qu’ils ont choisi en très grande majorité de ne pas partager de fake news. Parmi leurs personnes interrogées, 3,4% de celles qui ont ouvert leurs données de profil Facebook aux chercheurs ont partagé au moins 10 liens, quel que soit leur type, au cours de la période de collecte des données. Beaucoup plus, 26,1%, ont partagé 10 à 100 liens et encore plus, 61,3%, ont partagé 100 à 1000 liens.

D’après l’étude :

Le partage de stories provenant des domaines de fake news est un événement beaucoup plus rare que le partage de liens en général.

Tout âge confondu, seuls 8,5% des participants à l’étude ont partagé au moins un lien provenant d’un site de fake news.

Leurs conclusions font écho à celles d’études antérieures (comme celle-ci) en ce sens que les personnes interrogées conservatrices étaient plus enclin à partager des articles de domaines diffusant des fake news.  Ils ont constaté que 18,1% des utilisateurs qui se disaient républicains partageaient des fake news, contre 3,5% de tendance démocrate.

Les chercheurs ont attribué cette découverte en grande partie à des études qui ont montré que les fake news servaient essentiellement à promouvoir la candidature de Trump lors de l’élection de 2016.

Mais une fois encore, quelles que soient les tendances politiques, selon les chercheurs ce partage augmente avec l’âge.

Pourquoi les personnes âgées ?

Les chercheurs ont suggéré que quelques facteurs pourraient aider à expliquer pourquoi les personnes âgées sont plus enclin à partager des fake news. D’une part, il se peut que les plus de 60 ans n’aient pas le niveau de compétence des plus jeunes en matière de médias numériques. C’est ce qu’on appelle la fracture entre les “natifs numériques” qui ont grandi avec la technologie et les “immigrants numériques” plus âgés qui ont dû l’adopter. Se pourrait-il que les natifs numériques aient une meilleure capacité, que les utilisateurs plus âgés, à reconnaître et à éviter les contenus douteux ?

Une autre théorie attribue la détérioration cognitive avec l’âge. Alors que la mémoire disparaît, il en va de même pour la capacité de résister aux “illusions de vérité”, selon de telles théories. Le déclin de la mémoire n’est qu’un des facteurs cités par le FBI dans une page consacrée à la fraude visant les personnes âgées. Voici un extrait de cette page :

Lorsqu’une victime âgée signale un crime, elle s’avère être souvent un témoin plutôt médiocre. Les escrocs connaissent les effets de l’âge sur la mémoire et comptent sur les victimes âgées ne pouvant pas fournir suffisamment d’informations détaillées aux enquêteurs.  

La méthodologie

Les chercheurs ont noté qu’ils ne se fiaient pas à l’auto-déclaration faite par les utilisateurs au niveau de leurs actions sur Facebook. C’est parce que les mesures d’exposition auto-déclarées vis-à-vis des médias politiques se sont avérées biaisées ou, selon une étude, “en proie à des erreurs et à des questionnements concernant leur validité”.

Les chercheurs des universités de New York et de Princeton ont plutôt utilisé ce qu’ils ont appelé un nouvel ensemble de données combinant des réponses à une enquête et des “données de traces numériques” qui “surmontent les biais bien connus dans la sélection de l’échantillon et les auto-évaluations du comportement en ligne”.

En clair, cela signifie qu’à partir de novembre 2016, ils ont demandé aux personnes interrogées de partager les informations de leurs profils Facebook via une application web Facebook leur permettant de sélectionner le type d’informations qu’ils souhaitaient partager : les champs de leur profil public, y compris leurs opinions religieuses et politiques, leur propre timeline de publication, y compris les liens externes, et les pages qu’ils ont suivies.

Sur un panel de 3 500 personnes, environ 49% des participants à l’étude ayant utilisé Facebook ont ​​accepté de partager leurs données de profil.

Les chercheurs pourraient ensuite vérifier les liens postés vers les timelines des participants par rapport à une liste de domaines web connus pour avoir historiquement partagé de fake news, compilée par Craig Silverman, journaliste à BuzzFeed News. Les chercheurs ont également comparé ces liens avec d’autres listes des stories et des domaines de fake news afin de déterminer si les résultats étaient cohérents.


Billet inspiré de Is fake-news sharing driven by age, not politics?, sur Sophos nakedsecurity.

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