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Appareils mobiles Android : amende record de 4,34 milliards € pour Google !

Google, le géant technologique dispose de 90 jours pour arrêter "ses pratiques illégales concernant les appareils mobiles Android et visant à renforcer la domination de son moteur de recherche". Cette décision de la commission européenne a été assortie d’une amende record de 4,34 milliards d’euros €.

Mercredi dernier, 90 jours ont été offerts à Google : c’est effectivement le délai dont le géant technologique dispose pour arrêter “ses pratiques illégales concernant les appareils mobiles Android et visant à renforcer la domination du moteur de recherche de Google”, selon la Commission européenne.

Cette annonce est tombée assortie d’une amende record de 4,34 milliards d’euros €.

Selon le New York Times, cette forte amende fait partie “des mesures réglementaires les plus agressives jamais prises contre les entreprises technologiques américaines”.

Il s’agit du double par rapport aux 2,42 milliards d’euros que l’Union européenne a prélevés l’année dernière dans l’affaire de la promotion de ses propres services de comparaison d’achats, situés tout en haut au niveau des résultats de recherche.

Cela dit, l’amende représente un peu plus de deux semaines de chiffre d’affaires pour la société mère de Google, Alphabet, selon Reuters : une somme qui “ne nuirait guère” aux réserves de liquidités actuelles de l’entreprise évaluées à 102,9 milliards de dollars (environ 88,4 milliards d’euros).

La commissaire européenne chargée de la concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré mercredi dans un communiqué que l’affaire concernait les trois restrictions suivantes, imposées par Google aux fabricants d’appareils Android et aux opérateurs de réseau. Ces pratiques faisaient en sorte que les recherches au niveau des appareils mobiles Android aboutissaient systématiquement sur le moteur de recherche de Google, selon la Commission européenne. Google a, en effet :

  • Exigé des fabricants de pré-installer l’application Google Search et l’application de navigation (Chrome), comme condition d’octroi de licences pour l’application Google store (le Play Store).
  • Effectué des paiements en faveur de certains grands fabricants et opérateurs de réseaux mobiles, à condition qu’ils préinstallent exclusivement l’application Google Search sur leurs appareils.
  • Empêché les fabricants, souhaitant pré-installer des applications Google, de vendre le moindre smartphone fonctionnant avec des versions alternatives d’Android qui n’avaient pas été approuvées préalabalement par Google (surnommés les “Android forks”).

Ces mesures antitrust mises en œuvre par Android ont contribué à maintenir Google sur son trône en tant que leader suprême de la recherche sur internet, a déclaré Vestager :

De cette façon, Google a utilisé Android comme un moyen de consolider la domination de son moteur de recherche. Ces pratiques ont privé ses rivaux de la possibilité d’innover et de rivaliser sur leurs qualités propres. Ils ont refusé aux consommateurs européens les avantages d’une concurrence effective dans l’importante sphère mobile. Ceci est illégal en vertu des règles antitrust de l’UE.  

En plus d’accuser Google d’utiliser injustement les politiques d’Android pour garder son propre moteur de recherche en tête des résultats, Bruxelles accuse également l’entreprise d’offrir des avantages en matière de profits aux fabricants et aux opérateurs mobiles qui installent exclusivement le moteur de recherche de Google sur leurs appareils mobiles.

Dans un post proclamant qu’Android a généré plus de choix, et pas moins, le CEO de Google Sundar Pichai a souligné qu’il y a 11 ans, Google a choisi de donner Android. Gratuitement, et ce malgré les milliards qu’a pu coûter le développement du système d’exploitation sous sa forme actuelle.

Nous pouvons offrir aux fabricants de téléphone la possibilité de pré-charger une série d’applications Google populaires (telles que Search, Chrome, Play, Maps et Gmail), dont certaines génèrent des revenus pour nous, et garantissent “le bon fonctionnement du téléphone”, et ce dès son achat. Les fabricants de téléphones n’ont pas besoin d’inclure nos services, et ils peuvent également pré-installer des applications concurrentes en parallèle des nôtres.

Cela signifie que nous gagnons de l’argent seulement si nos applications sont installées et si les utilisateurs choisissent d’utiliser nos applications à la place de celles de nos concurrents.  Un porte-parole de Google a déclaré à Digital Trends que ce qui en résultait était “un écosystème dynamique, une innovation rapide et des prix plus bas” qui ne correspondent pas à un scénario antitrust, mais plutôt à un “comportement classique dans un contexte de concurrence acharnée”.

La reaction de Google ne choquera personne : en effet, il a décidé de faire appel de cette décision de la CE, a déclaré Pichai dans un Tweet :

Pichai a averti que la décision de mercredi dernier pourrait mener soit à la fin de l’Android libre, soit à un modèle de distribution plus étroitement contrôlé, comme celui du fabricant de téléphones concurrents Apple :

Nous sommes préoccupés par le fait que cette récente décision bouleverse l’équilibre précaire que nous avons trouvé avec Android, et qu’elle envoie un signal plus que troublant en faveur des systèmes propriétaires au niveau des plateformes ouvertes.  

Après tout, si Google ne peut plus compter sur le chiffre d’affaires en provenance d’Android, cela pourrait signifier que les fabricants d’appareils mobiles pourraient, au final, devoir payer pour le service Android, à savoir des coûts qui pourraient rendre les téléphones plus chers pour les utilisateurs.


Billet inspiré de Google hit with $5.1b fine in EU’s Android antitrust case, sur Sophos nakedsecurity.