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Et vous, que pensez-vous des avions sans pilote ?

Les voitures totalement pilotées par l'Intelligence Artificielle font parties désormais de notre avenir. Mais nous devrions également être prêts à voir un avion complètement piloté par l'IA. Une récente étude menée par UBS auprès de 8000 passagers aériens livrent ses résultats.

Peut-on parler d’objet connecté... Ceux qui suivent les actualités technologiques savent que les voitures totalement pilotées par l’Intelligence Artificielle font partie désormais de notre avenir. Mais nous devrions également être prêts à voir un avion complètement piloté par l’IA. Est-ce votre cas ?

Un sondage intéressant d’UBS vient de sortir, et ses résultats se répandent actuellement dans les médias. Environ 8 000 passagers aériens ont été interrogés. Voici les résultats qui ont vraiment attiré mon attention :

  • 54% des personnes interrogées ne se sentaient pas prêtes à prendre des avions sans pilote humain.
  • 17% des personnes interrogées étaient prêtes à prendre des avions sans pilote humain.
  • Des avions entièrement pilotés par l’AI pourraient faire économiser à l’industrie aérienne environ 35 milliards de dollars par an, dont 31 milliards de dollars en provenance de la réduction du coût des employés hautement qualifiés.

Mais le pilote automatique n’est pas une idée nouvelle et nous l’avons accepté à présent. C’est une fonctionnalité qui existe dans les avions, sous une forme ou sous une autre, depuis juin 1914. C’est seulement un peu plus d’une décennie après que les frères Wright aient volé à bord de leur premier avion expérimental en décembre 1903. Au cours du siècle dernier, le pilote automatique dans les avions est devenu de plus en plus fonctionnel et sophistiqué.

Les gens ont-ils raison d’être réticents vis à vis d’un avion complètement contrôlé par un ordinateur, tel “un objet connecté géant”?

La recherche et le développement portant sur les voitures sans conducteur est active depuis de nombreuses années maintenant. La National Highway Traffic Safety Administration américaine estime qu’il faut qu’un conducteur humain parcoure en moyenne 160 000 kilomètres pour tuer quelqu’un. En mai 2016, la fonction Pilote Automatique de Tesla, qui n’est que semi-autonome, a été testée sur cette même distance.

Pendant ce temps, les voitures totalement autonomes de Google avaient enregistré 2500 kilomètres en avril 2016. Imaginez donc ce que l’odomètre de tous les véhicules Tesla et Google doit afficher de manière globale à présent. Il y a eu quelques collisions avec des voitures Google sans conducteur humain en avril 2016, mais elles n’ont pas causé de blessés, et encore moins la mort de quiconque.

Maintenant, revenons à l’avion. Les avions commerciaux peuvent déjà décoller, voler à leur altitude de croisière et atterrir avec un ordinateur faisant toute le travail. Cela est beaucoup plus rassurant pour les passagers vis à vis de situations telles que l’atterrissage part temps de brouillard.

Le vol 447 d’Air France a été une catastrophe à cause d’une défaillance du pilote automatique de l’Airbus A330. Mais ce n’était pas le pilote automatique à proprement parlé qui a causé le crash de l’avion, tuant les 216 passagers et les 12 membres d’équipage : mais plutôt l’incapacité des trois pilotes humains à contrôler l’avion après la défaillance du pilote automatique. Ce lourd bilan est en fait le résultat d’une erreur humaine.

Concernant l’enquête UBS sur la façon dont les gens se sentiraient dans des avions complètement autonomes, il est clair que les êtres humains sont mauvais pour estimer le risque réel et le danger. Un article publié dans Wired considère les recherches menées par des psychologues dans ce domaine.

Beaucoup de recherches récentes sur la psychologie du risque sont de bons exemples de ces zones du cerveau, récemment découvertes, qui se trompent.

Il ne s’agit pas seulement des risques. Les gens ne sont pas des ordinateurs. Nous n’évaluons pas mathématiquement les compromis en matière de sécurité en examinant les probabilités relatives de différents événements. Au lieu de cela, nous prenons des raccourcis, appliquons des règles empiriques, utilisons des stéréotypes et des biais, généralement appelés “heuristiques”. Ces paramètres heuristiques affectent la façon dont nous pensons aux risques, comment nous évaluons la probabilité des événements futurs, la façon dont nous appréhendons les coûts et la façon dont nous faisons des compromis.  

Cela a été confirmé par les chiffres des accidents de la route aux États-Unis après les attentats terroristes de septembre 2001, rapportés 11 ans plus tard par les chercheurs Wolfgang Gaissmaier et Gerd Gigerenzer, du Harding Center for Risk Literacy de l’Institut Max Planck pour le développement humain à Berlin. Dans leurs conclusions, ils ont déclaré :

La peur des attaques terroristes peut avoir incité les Américains à conduire au lieu de voler. Ils ont donc été davantage exposés au risque potentiel de blessures ou de décès impliqués par la conduite.

Ainsi, nous ne sommes pas très efficaces pour évaluer le risque, voire même pour faire des choses plus risquées en réponse à un danger perçu.

Mais les avions sans pilote entièrement pilotés par l’AI pourraient bien faire partie de notre avenir, et peu importe notre ressenti à ce sujet. Airbus a déjà réussi les essais de ses avions SAGITTA expérimentaux et complètement autonomes.

L’enquête UBS concernant l’acceptation par les humains des avions sans pilote entièrement contrôlés par ordinateur illustre bien que la plupart restent prudents. Mais il existe un aspect positif. En effet, les personnes interrogées les plus jeunes et les plus instruites étaient plus susceptibles de voler dans des avions «sans pilote», laissant penser qu’un public plus large puisse en venir à accepter aussi cette éventualité, dans un proche avenir.

Nous aurons probablement un peu de temps pour nous adapter psychologiquement. Selon UBS, la mise en œuvre d’avions «sans pilote» sera probablement progressive.

Dans les vols commerciaux, si l’évolution de 2 pilotes à zéro peut être trop brutale au cours des 10 à 20 prochaines années, nous pourrions avoir d’abord une étape intermédiaire avec un seul pilote dans le cockpit et un autre agissant à distance au sol, en particulier sur des vols de moins de six ou sept heures. En effet, les drones, aujourd’hui, sont contrôlés par des opérateurs à distance.  

Nous acceptons déjà des voitures autonomes, un jour, les avions sans pilote potentiellement inquiétants, mais aussi plus sûrs, pourraient bien faire partie de notre prochain voyage.


Billet inspiré de How do you feel about getting on a plane with no pilot ?, sur Sophos nakedsecurity.

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