Les ondes cérébrales : futur outil biométrique ?
L’actualité a beaucoup parlé récemment de la façon avec laquelle la biométrie permettait ou refusait aux individus l’accès à des ressources, et ce en fonction de leur identité. Les scientifiques explorent maintenant comment la biométrie pourrait être utilisée d’une manière totalement nouvelle : autoriser ou refuser l’accès aux ressources en fonction de l’état émotionnel d’une personne.
Une protection contre le stress émotionnel
Un nouveau rapport sur la biométrie explique cette alternative très intéressante qui vise à utiliser cette dernière pour des applications dans le domaine de la “biométrie des ondes cérébrales“. Des exemples d’applications pourraient être le contrôle de l’accès aux bâtiments, aux ressources informatiques, aux comptes bancaires ou aux systèmes militaires, d’apprentissage électronique et de santé …
… pour protéger ceux qui subissent un stress émotionnel ou sont sous l’influence de stupéfiants, et éviter de causer d’éventuels préjudices à eux-mêmes et aux autres.
Un article dans Find Biometrics a proposé des applications alternatives, comme empêcher un pilote ivre d’entrer dans le cockpit d’un avion, et détecter quand un client retire de l’argent à un DAB contre sa volonté.
Les possibilités offertes par cette technologie se classent en deux catégories distinctes :
1. Déterminer si un individu est animé par de bonnes motivations à un moment particulier.
2. Suivre comment les motivations de cette personne évoluent avec le temps.
Encore à ses débuts, cette technologie biométrique expérimentale est en cours de développement à l’Université de Iasi en Roumanie.
Comment cette technologie fonctionne ?
Autrefois, on pensait que les émotions étaient purement dans la tête, et qu’elles n’avaient donc pas de manifestations physiques. Ainsi, il n’existait pas de moyens concrets pour les détecter. Mais les émotions sont, en fait, un événement neurologique, induisant des schémas électriques précis au niveau des ondes cérébrales. Cette découverte a ainsi ouvert de nouvelles possibilités pour les détecter.
Violeta Tulceanu, une chercheuse, explique le travail réalisé dans ce domaine dans un article intitulé : Brainwave authentication using emotional patterns. Ce dernier décrit comment les chercheurs détectent les émotions. Ils utilisent tout d’abord des sons pour stimuler l’activité dans le cerveau de l’utilisateur, puis analysent le modèle électrique résultant de l’activité cérébrale pour vérifier si …
… l’état d’esprit de l’utilisateur lui permet d’utiliser de manière responsable les ressources auxquelles il a droit.
Ces données sont ensuite stockées et utilisées pour observer les changements dans le comportement de l’utilisateur dans le temps. En analysant des variations lentes de ces données, l’équipe de chercheurs espère aussi être en mesure de prédire le comportement futur de l’utilisateur par la même occasion.
Tulceanu explique pourquoi la compréhension du fonctionnement de notre cerveau permet aux chercheurs d’interpréter les motivations d’une personne, et donc d’évaluer si leur état d’esprit leur permettra d’agir de manière responsable :
Le véritable moteur de la motivation est notre capacité à percevoir le plaisir et la peur de la douleur, et par conséquent, la récompense et la punition. Notre capacité à agir dans des situations dangereuses est directement liée à notre capacité à nous connecter à notre environnement, et à notre instinct de survie.
Créatures émotionnelles
Une analyse approfondie sur Phys.org, souligne les bases de cette technologie en rapport avec la théorie du jeu :
Si vous êtes dans un état émotionnel équilibré, les joueurs rationnels réagissent en fonction du contexte, des attentes du groupe, de leur éducation, du contexte culturel, des normes sociales et des tendances personnelles.
Il note que nous sommes tous des créations émotionnelles, influencé par nos propres besoins, nos désirs, nos convoitises, la cupidité, le bonheur et la tristesse, mais aussi par de potentiels stimulants chimiques. Cela pourrait rendre …
… l’accès à des ressources particulières dans certains contextes inapproprié ou dangereux.
Il aborde également le cas de la dépression, du stress, de l’anxiété et de la prise de substances, qui peuvent nous concerner à tout moment, et comment tous ces paramètres peuvent altérer le schéma de nos ondes cérébrales, influençant négativement notre capacité à prendre des décisions. Tulceanu envisage dans de futures recherches d’examiner comment les lentes variations dans l’état émotionnel, reflétées par la biométrie des ondes cérébrales, pourraient également être utilisées pour détecter des maladies mentales dégénératives ou des dépressions nerveuses chroniques.
Cette technologie intéressante ouvre de nombreuses possibilités. Mais, comme toute technologie ayant accès à des données très personnelles, le défi consistera à s’assurer qu’elle est utilisée de façon appropriée, pour le bien de tous et non pour la discrimination des individus.
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Billet inspiré de In a bad mood? You might not be allowed to log on, par Alison Booth, Sophos NakedSecurity.