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Monnaies virtuelles : chute du Bitcoin après le piratage de CoinRail

monnaies virtuelles

CoinRail, la plateforme sud-coréenne d’échange de monnaies virtuelles, peu connue, a confirmé par un Tweet qu’elle avait été victime d’un piratage. Sur son site, CoinRail a expliqué que 70% des pièces/réserves de jetons avaient été déplacées hors ligne vers un stockage sécurisé dans un cold wallet (stockage à froid).

Selon CoinRail, sur les 30% de monnaies virtuelles qui ont été perdues, environ 80% auraient été “gelées/récupérées/échangées ou équivalent“, le reste faisant l’objet d’une enquête auprès des forces de l’ordre, des plateformes d’échanges et des développeurs de monnaies virtuelles.

Dimanche, le prix du Bitcoin a chuté de 10% à son plus bas niveau en deux mois, à moins de 6700$ (environ 5800€).

Lundi, les médias, dont Bloomberg, the Wall Street Journal, Reuters et the Guardian, n’ont pu que constater l’évidence, à savoir une perte de 42 millions de dollars, du fait de la baisse du Bitcoin, qui a entraîné la chute de la valeur des autres monnaies virtuelles.

Voici le graphique de Blommberg, montrant cette chute soudaine, coïncidant ainsi avec les nouvelles concernant CoinRail :

Les médias ont directement incriminé ce piratage comme étant responsable de la situation sur les marchés. Mais, à quel point est-ce juste ?

Si vous regardez de près les commentaires de CoinDesk lors de la hausse (et de la chute) des valeurs, à partir du 1er février 2017, jusqu’au pic de 19 343$ (à peu près 16 700€) du 16 décembre 2017, en passant par la valeur glissante qui a suivi, eh bien, vous allez vous arracher les cheveux. Au moment d’écrire ces lignes, la valeur était à 6 760,18$ (environ 5830€), en baisse d’environ deux tiers par rapport à son niveau le plus haut.

Qu’est-ce qu’une plateforme d’échange de monnaies virtuelles sud-coréenne a à voir avec ce phénomène, vraiment ? C’est difficile à dire. La valeur du Bitcoin était clairement en baisse avant le piratage de CoinRail. Après un pic à près de 20 000$ (environ 17 300€) quatre mois plus tôt, Bitcoin a connu son pire trimestre : en avril, il avait perdu en valeur 119 milliards de dollars (103 milliards d’euros). Ethereum et Ripple sont également tombés de haut : Ethereum a chuté de 47,7%, tandis que Ripple a chuté de 77%.

La valeur des monnaies virtuelles fluctue énormément, même lors d’une bonne journée. CoinRail aurait-il pu causer cette récente baisse chute ?

Peut-être. Ou peut-être est-ce dû à des mouvements réglementaires, comme suggéré par Smartereum, un service d’actualités d’Ethereum.

Alors que la réglementation gouvernementale pourrait aider à stabiliser le Bitcoin, Smartereum suggère, à court terme, qu’elle pourrait provoquer des baisses massives, telles que celles observées en Chine et en Corée du Sud. En septembre, la deuxième plus grande plateforme d’échanges de Chine a annoncé qu’elle cesserait les transactions à la fin du mois en réponse aux informations selon lesquelles Pékin était sur le point d’interdire ces dernières sur les monnaies virtuelles. La valeur du Bitcoin a chuté dans la foulée. La Chine avait déjà interdit les Initial Coin Offeringings (ICO), un instrument financier risqué et utilisé par les start-ups pour lever des fonds.

La valeur a également chuté en Corée du Sud lorsque ce dernier a forcé les traders à s’identifier.

Peut-être que la réglementation aidera à calmer cette spéculation effrénée dans le long terme, mais à court terme, elle contribue à transformer les tableaux de valeur en véritables montagnes russes. Peut-être que la véritable conclusion n’est pas que “le piratage d’une monnaie virtuelle fait dégringoler la valeur du Bitcoin”.

Peut-être que, comme le suggère Mark Stockley de Naked Security, cette histoire montre que les fluctuations de valeur incessantes ne sont qu’un moyen parmi tant d’autres de perdre votre chemise avec le Bitcoin. L’autre conclusion concerne la fréquence trop élevée de ces vols à la vue de tous.

Les monnaies virtuelles disposent d’un chiffrement impénétrable, mais elles sont malheureusement souvent échangées et stockées sur des sites web beaucoup moins impénétrables, également appelés “exchanges” (plateformes d’échanges).

Le fait que le Bitcoin résiste au piratage ne signifie pas que cette résistance a été transférée au niveau des plateformes d’échanges. Après tout, ces plateformes d’échanges n’ont pas été créées par le fondateur du Bitcoin, Satoshi Nakamoto, mais par les mêmes personnes qui conçoivent tous les autres sites web dans le monde !

Comme nous l’avons déjà dit, les plateformes d’échanges sont le ventre mou et vulnérable du Bitcoin.

Vous voulez télécharger vos clés privées sur une plateforme d’échange pour faciliter les transactions ?

La sécurité de vos clés dépend de celle du site, qui est un paramètre complètement inconnu. Les sites web peuvent être piratés et les clés peuvent être volées. Et ne comptez pas sur la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) américaine pour protéger vos actifs : les plateformes d’échanges ne sont protégées par aucun gouvernement et aucune banque centrale.

En outre, les plateformes d’échanges sont dirigées par des individus qui peuvent être dignes de confiance ou ne pas l’être, et qui ne sont peut-être pas soumis à des réglementations. Il peut s’agir de cybercriminels, incompétents ou excessivement intelligents.

Ils pourraient même être aussi intelligents que Satoshi, mais combien de monnaies virtuelles êtes-vous prêt à parier pour le découvrir ?


Billet inspiré de Bitcoin value tumbles as hackers loot CoinRail cryptocurrency exchange, sur Sophos nakedsecurity.

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