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Apple dit non au tracking internet de Facebook !

tracking internet

Plus tard cette année, les internautes utilisant la version à venir du navigateur Safari d’Apple sur iOS et macOS devraient commencer à voir une nouvelle boîte de dialogue pop-up lorsqu’ils visiteront de nombreux sites web.

Présenté lors d’une démonstration en début de semaine à la conférence WWDC d’Apple par le responsable software Craig Federighi, cette fenêtre pop-up demandera aux utilisateurs d’autoriser ou de bloquer le tracking internet effectué discrètement par les widgets “j’aime”, “partager” et “commenter” d’une certaine entreprise.

Federighi a déclaré, plutôt optimiste et confiant, sous les applaudissements :

Nous avons tous vu ces boutons “j’aime”, “partager” et ces champs pour les commentaires. Eh bien, il se trouve que ceux-ci peuvent être utilisés pour vous suivre, que vous cliquiez dessus ou non. Et donc cette année, nous mettons un terme à cette pratique.

Facebook n’a pas été mentionné en particulier, mais personne n’a douté un seul instant de la cible principale de cette nouvelle fonctionnalité, quand ils ont découvert le texte du dialogue s’afficher lors de la démonstration de Federighi :

Voulez-vous autoriser “facebook.com” à utiliser des cookies et des données de site web lors de la navigation sur [example.com]? Cela permettra à “facebook.com” d’effectuer un tracking internet de votre activité.  

Plus tard, le chef de la sécurité de Facebook a tweeté, un peu irrité :

C’est un tournant inattendu pour Apple, une société qui utilise normalement des présentations publiques pour proposer de nouvelles fonctionnalités, mais qui a récemment encouragé le bashing de l’un de ses concurrents, rappelant en cela les années 90 lorsqu’Apple et Microsoft étaient à couteaux tirés avec Microsoft.

À l’époque, le sujet de discorde était le monopole sans partage de Windows, qui aujourd’hui est devenu la force oppressive de la surveillance internet menée par les entreprises, telles que Facebook mais aussi Google, qui, selon Apple, détruisent la vie privée des utilisateurs pour alimenter leurs modèles commerciaux.

La technologie qu’utilise Apple pour mettre en œuvre le blocage du tracking internet est une version 2.0 améliorée de l’Intelligent Tracking Protection (ITP), qui a été ajoutée pour la première fois à son moteur de navigateur WebKit en 2017.

L’ITP trie les cookies de chaque site web, empêchant une entreprise comme Facebook et les annonceurs de suivre les utilisateurs sur plusieurs sites (suivi intersites), de diffuser leurs annonces ou d’intégrer du contenu tel que des boutons “J’aime”.

Auparavant, l’ITP faisait des concessions en autorisant des fenêtres allant jusqu’à 24 heures pour les domaines que les utilisateurs visitaient régulièrement, lesquelles ont disparu dans ITP2. Ces requêtes vont maintenant passer par un processus appelé le Storage Access API, lequel va générer à proprement parlé la boîte de dialogue d’autorisation mentionnée quelques lignes plus haut.

En parallèle, Apple poursuit sa guerre d’endurance contre le fingerprinting des navigateurs, grâce auxquels les annonceurs tentent de mettre en place un tracking internet des utilisateurs, en répertoriant des caractéristiques uniques telles que le hardware de l’ordinateur en question.

À l’avenir, l’ITP2 de Safari limitera également les données que les sites web peuvent extraire, a déclaré Federighi :

En conséquence, votre Mac ressemblera plus au Mac de tous les autres, et il sera beaucoup plus difficile pour les entreprises utilisant les données d’identifier votre appareil de manière unique et de mettre en place un tracking internet.

Avec environ la moitié de tous les utilisateurs mobiles, l’ITP2 de Safari semble avoir le potentiel de jeter un pavé dans la marre de certaines pratiques publicitaires, y compris celles utilisées pour la diffusion d’annonces sur Facebook et Google.

Tout dépendra de ce que feront les utilisateurs de Safari lorsqu’on leur demandera à plusieurs reprises s’ils veulent autoriser un site à les suivre.

Le “sabotage” d’ITP aurait coûté des centaines de millions de dollars aux annonceurs lors de son introduction, et beaucoup de choses vont donc dépendre de son déploiement futur.

Si l’histoire devait s’avérer d’une quelconque utilité, les utilisateurs se lasseront rapidement de cette question récurrente, et commenceront à cliquer sur “oui” pour se faciliter la vie, même si une minorité importante l’associera à Facebook et d’autres cliqueront sur “non”.

Cliquer sur oui sera une nécessité sur les sites utilisant Facebook pour se connecter, suggérant qu’une façon de contourner l’ITP2 sera, tout simplement, de rendre cette fonctionnalité encore plus omniprésente.


Billet inspiré de Apple says no to Facebook’s tracking, sur Sophos nakedsecurity.

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