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27% des moins de 18 ans ont déjà été victimes de sexting, et la tendance est à la hausse !

Une nouvelle méta-analyse de 39 études publiées récemment estime que les chances qu'une personne de moins de 18 ans ait reçu des sextos sont maintenant de 27,4%. Les études ont été réalisées entre 2008 et 2016, ont porté sur 110 380 participants âgés de 11,9 à 17 ans, avec un âge moyen de 15,2 ans.

Selon une nouvelle méta-analyse de 39 études publiées par JAMA Pediatrics lundi, les chances qu’une personne de moins de 18 ans ait reçu des sextos sont maintenant de 27,4%.

Cependant, les chances qu’ils aient déjà envoyé des sextos ne sont que de 14,8%. Ainsi, comment se fait-il que les jeunes qui ont reçu un contenu explicite soient deux fois plus nombreux que ceux qui en ont envoyé ?

Certains chercheurs ont suggéré que cette anomalie pouvait avoir des causes multiples : certaines personnes interrogées peuvent avoir sous-estimé leur implication active dans le sexting, certaines peuvent envoyer la même image à plusieurs personnes, et/ou ceux qui ont reçu des sextos peuvent très bien ne pas avoir répliqué.

En tout cas, c’est l’une des nombreuses nuances qui nécessitent un approfondissement, selon des chercheurs sous la direction de la psychologue Sheri Madigan de l’Université de Calgary. L’équipe a trié des douzaines d’études pour sélectionner celles sur lesquelles elle allait se concentrer : à savoir des études jugées similaires et de grande qualité.

Les études, en grande partie réalisées entre 2008 et 2016, ont porté sur 110 380 participants âgés de 11,9 à 17 ans, avec un âge moyen de 15,2 ans. La plupart des études ont été menées aux États-Unis ou en Europe, ainsi que d’autres réalisées également en Australie, au Canada, en Afrique du Sud et en Corée du Sud.

Les chercheurs ont conclu que 1) chaque année écoulée, rendait plus probable qu’un jeune ait reçu des images, vidéos ou messages explicites, et 2) le sexting était un phénomène en augmentation.

Selon les experts, les conclusions des études sur la fréquence du sexting chez les jeunes au fil des années ont présenté un spectre assez large : de 1,3% à 60%. Ces résultats compliquent la tâche des professionnels de santé, des écoles, des législateurs et des parents, qui consiste à savoir à quel point ils doivent s’inquiéter de ce comportement, ou ce qu’ils doivent faire exactement.

De même, les résultats concernant qui envoie le plus de textos, à savoir les garçons ou les filles, ont également été incohérents, mais la méta-analyse a conclu que le sexting semble être réparti de manière équitable entre les sexes.

En ce qui concerne le sexting augmentant avec l’âge, voici quelques détails repris par diverses études, à la fois dans et en dehors des 39 études que la méta-analyse a prises en considération:

  • Le sexting des adolescents est estimé entre 10% et 16%.
  • La fréquence moyenne chez les jeunes adultes est d’environ 48% à 53%.
  • Le sexting parmi les étudiants est passé de 27% en 2012 à 44% en 2015.
  • Une étude menée auprès d’adultes espagnols a révélé que la majorité (58%) des personnes interrogées ont déclaré avoir envoyé des textos érotiques, tandis que 28% ont admis avoir envoyé des photos, des images ou des vidéos à contenu érotique ou sexuel.
  • Une autre étude a révélé que 24% des personnes inétrogées de 14 à 17 ans ont admis avoir pratiqué le sexting, contre 33% des personnes interrogées de 18 à 24 ans.

Les psychologues Elizabeth Englander et Meghan McCoy de l’Université d’État de Bridgewater ont écrit dans un éditorial accompagnant la méta-analyse que le sexting des jeunes, avec le large éventail de comportements, motivations et résultats, pourrait fournir trop d’éléments à intégrer au sein d’une seule et unique synthèse.

Ils ont déclaré que bien que le sexting augmentait avec l’omniprésence des téléphones mobiles, sa prédominance parmi les moins de 18 ans était considérée comme un sujet critique. Cette inquiétude était particulièrement fondée étant donné les diverses poursuites judiciaires d’envergure contre ceux qui se sont livrés au partage criminel d’images nues mettant en scène des mineurs.

Vous vous souvenez peut-être de cas récents, exposés devant les tribunaux, dont certains étaient assez ridicules d’ailleurs : par exemple l’adolescent ayant pratiqué le sexting et accusé de s’être auto-exploité sexuellement en 2015 (lui et sa petite amie ont finalement été sanctionnés par une interdiction d’utiliser leurs téléphones pendant un an).

Englander et McCoy ont noté que les temps ont changé : du moins aux États-Unis, le sexting entre mineurs ne fait en général pas l’objet de poursuites. De nos jours, le sexting est davantage considéré comme “une préoccupation psychologique impactant le développement plutôt qu’un risque juridique”, ont-ils déclaré.

Mais encore une fois, la pratique du sexting dans une relation est une chose. Par contre il s’agit d’une tout autre chose quand du contenu est partagé, et ce sans la permission du(des) sujet(s) : de tels abus nous font entrer dans les bas-fonds les plus sordides de l’intimidation ou du harcèlement de ses pairs, nous confrontent à des problèmes avec les parents ou les autorités scolaires, ou encore nous exposent à la mise en ligne des photos en question.

La méta-analyse a révélé que dans quelques études, les chercheurs ont noté que la plupart des gens qui pratiquaient le sexting estimaient qu’il s’agissait d’une expérience positive. Ces sentiments positifs sont apparemment souvent associés au sexting concernant des relations établies.

Heureusement, la redistribution non autorisée des sextos n’est pas la norme : moins de 5% des personnes qui pratiquaient le sexting ont signalé des conséquences négatives. Un jeune sur huit (12,5%) a déclaré avoir transmis un sexto. Et, sans surprise, la probabilité d’un résultat négatif, tel que le sexting non consenti, semble augmenter lorsque les personnes concernées signalent qu’elles l’ont fait sous la pression.

Bien que 5% puissent sembler faible, nous savons que les conséquences de l’intimidation associée au partage non autorisé de contenu à caractère sexuel peuvent être tragiques.

Pour éviter de tels impacts négatifs, allant du harcèlement au suicide, Englander et McCoy ont dit que nous aurons besoin de plus d’études sur les comportements liés au sexting en évolution rapide :

La précision quant à notre compréhension de ce problème permettra de définir nos efforts de prévention et d’intervention.


Billet inspiré de 27% of under-18s have been sexted, and it’s on the rise, sur Sophos nakedsecurity.

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