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eLoran : la solution pour sécuriser les navires victimes de cyberattaques GPS ?

Le GPS embarqué reste vulnérable vis à vis d’un éventuel brouillage. Certains gouvernements mettent de plus en plus en avant une technologie radio de secours appelée Enhanced Long-Range Navigation (eLoran).

Après des années d’inquiétudes concernant la vulnérabilité du GPS embarqué vis à vis d’un brouillage ou d’une falsification, une poignée de gouvernements mettent soudainement en garde vis-à-vis d’une technologie radio de secours appelée Enhanced Long-Range Navigation (eLoran).

Début août, Reuters a rapporté que le ministère “Oceans and Fisheries” de la Corée du Sud cherche à valider cette technologie sous forme de test d’ici 2019. Par ailleurs, il semble probable que les États-Unis investissent l’argent des contribuables pour faire de même chose et à grande échelle, alors même que la Russie fait la promotion de sa propre version d’eLoran appelée eChayka, pour une utilisation dans les voies de navigation en Arctique.

Et il se pourrait bien, qu’après une récente augmentation des incidents impliquant des brouilleurs GPS, ces pays continuent leurs efforts dans ce sens. L’année dernière, la Corée du Nord a été accusée d’être derrière le brouillage massif de dizaines de navires sud-coréens qui avait été suffisamment grave pour être obligé de les renvoyer au port.

D’autres incidents de brouillage ont abouti à un avertissement d’interférence GPS délivré par le Garde côte des États-Unis début 2016 et au signalement d’un brouillage massif dans la mer Noire en juin de cette année.

Bien que les incidents puissent être considérés comme nouveaux, le danger qu’ils posent a été largement discuté au cours de ces dernières années, et pas seulement concernant le trafic maritime. En effet, au Royaume-Uni, le brouillage des routines des signaux GPS utilisés pour suivre les fourgonnettes de livraison a été un réel problème croissant depuis des années.

Étant donné les dangers importants auxquels sont confrontés les navires, pourquoi eLoran met autant de temps à être opérationnel ?

La navigation maritime a toujours été une entreprise complexe, mais l’introduction des technologies GNSS (Global Navigation Satellite System) telles que le GPS, le GLONASS russe et le Galileo européen ont tout de même nettement simplifié la vie. À l’aide de ces derniers, un navire peut connaître sa position, son cap et sa vitesse à n’importe quel endroit de la surface du globe, et ce sous toutes les conditions météorologiques, et avec une très grande précision.

Ces derniers sont très utiles pour éviter les collisions, mais les signaux GPS sont relativement faibles et les interférences, délibérées et en provenance de l’activité solaire, peuvent causer des problèmes. Même aujourd’hui, les capitaines de navires doivent être capables d’utiliser des alternatives telles que le radar, les compas magnétiques et les cartes de navigation traditionnelles.

Le défi est que le passage du GPS à un système de secours manuel prend du temps et cela peut se révéler dangereux dans les couloirs de navigation encombrés.

Un navire utilisant eLoran, par contre, pourra basculer automatiquement et sans délai. Conçu pour fonctionner dans le spectre basse fréquence de 100kHz sur de longues distances, sa puissance de sortie rend également le brouillage beaucoup plus difficile pour un cybercriminel par rapport au GPS. Il est extrêmement difficile à falsifier car les émetteurs terrestres sont localisés dans un nombre limité de positions fixes.

Malgré les plans visant à mettre en œuvre eLoran, et qui remontent à l’administration Bush en 2004, il a été bloqué pour des raisons de coûts (un réseau d’émetteurs coûteux uniquement au service du trafic maritime) et d’inertie politique.

Le Royaume-Uni était un grand défenseur de cette technologie, mais a eu du mal à convaincre ses voisins d’investir dans la mise à niveau des infrastructures des systèmes radio Loran, vieilles de plusieurs décennies, et nécessaire pour assurer une couverture maritime complète.

Le manque d’ambition pourrait être un autre problème, avec au moins une nation, la Norvège, se demandant si le radar n’était pas une solution acceptable pour éviter les collisions en haute mer.

La récente explosion des incidents de brouillage GPS pourrait finalement changer la donne. Malheureusement, il semble que les investissements mondiaux majeurs, au-delà d’une poignée de pays, ne soient disponibles qu’après une cyberattaque majeure que les politiciens pourront alors utiliser.


Billet inspiré de Cyberattacks on GPS leave ships sailing in dangerous waters, sur Sophos nakedsecurity.

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