Les adolescentes anglaises, futures expertes en cybersécurité !

Les adolescentes sont ciblées par le GCHQ (Government Communications HeadQuarters), l’agence de renseignement et de sécurité du Royaume-Uni, dans le but d’identifier les professionnels de la cybersécurité du futur. Selon la presse locale, le Gloucestershire Live :

Le Centre National de la Cybersécurité (NCSC), l’organisation régulatrice créée à Londres sous le contrôle du GCHQ, lance un concours spécialement destiné aux adolescentes de 13 à 15 ans, dans le cadre de son programme CyberFirst. 

La NCSC invite les jeunes filles à mesurer leurs cyber-compétences avec d’autres, dans le cadre de la “CyberFirst Girls Competition“.

Quelle est la mission de ces adolescentes ?

La compétition commence par un ensemble d’énigmes en ligne couvrant quatre principaux thèmes de cybersécurité. Les énigmes deviendront progressivement de plus en plus difficiles. La FAQ du concours explique :

Le cycle en ligne sera disponible pendant une semaine. Beaucoup de défis seront proposés et nous ne nous attendons pas à voir une équipe les résoudre toutes, chaque leader avec son équipe devront élaborer une stratégie pour réussir les défis qui leur correspondent le mieux. 

Les 10 meilleures équipes de l’évaluation en ligne participeront ensuite à une grande finale à Londres pour…

…rivaliser les unes avec les autres afin d’enquêter sur des cyber-activités suspectes, et présenter leurs conclusions et désigner le coupable. 

Chaque membre de l’équipe gagnante recevra un prix et leur école respective se verra offrir un du matériel informatique pour une valeur allant jusqu’à 1 000 £.

Cette approche, est-elle la bonne ?

Le NCSC essaie clairement d’encourager les jeunes filles à poursuivre des carrières technologiques à un moment où, selon un communiqué de presse du National Cyber ​​Security Center,

 … seulement 10% des effectifs mondiaux dans le domaine de la cybersécurité sont des femmes. 

Il croit que ce concours est …

… une étape importante pour éliminer les barrières empêchant les femmes de se joindre à la lutte contre la cybercriminalité en ligne.  

Malgré ses bonnes intentions, ce concours pourrait en fait être exactement la mauvaise approche.

Suw Charman-Anderson, fondatrice de Ada Lovelace Day, une célébration internationale qui vise à accroître le nombre de femmes suivant la filière STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) et à créer de nouveaux modèles qui encourageront davantage les jeunes filles à poursuivre des carrières de type STIM, nous a dit :

À une époque où tout notre environnement se voit attribué un genre, et où la culture envoie en permanence des messages qui expliquent aux jeunes que certaines choses sont pour les garçons et d’autres pour les filles, nous avons besoin d’interventions continues pour défier réellement les barrières culturelles, et combattre les stéréotypes, et ce au jour le jour. 

Avec des concours comme celui-ci, Suw souligne un autre point important : ce type de concours ne fonctionne pas bien pour les filles puisque chaque fille a plus de chance de perdre que de gagner.

Nous savons que les filles et les garçons réagissent différemment. Alors que les garçons mis en échec sont plus susceptibles de continuer à se battre, les filles considèrent l’échec comme un manque de compétences ou de capacités personnelles. 

Les organisateurs du concours étaient probablement majoritairement masculins, et cherchaient à encourager les filles, mais certainement d’un point de vue masculin. Ainsi, il est temps pour ceux qui souhaitent encourager les filles à suivre la filière STIM, de vraiment comprendre les différences culturelles entre les genres, et de réfléchir davantage à une vision à long terme efficace.

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Billet inspiré de Girls targeted by GCHQ for cybersecurity careers, par Alison Booth, Sophos NakedSecurity.