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“Les personnes que vous connaissez peut être” sur Facebook : un danger pour les utilisateurs ?

“Les personnes que vous connaissez peut être” sur Facebook : un danger pour les utilisateurs ?

vous-connaissez-peut-etreQu’est-ce qu’un ami exactement ? Voilà une question plutôt complexe.

Complexe d’ailleurs même pour le puissant ordinateur de Facebook !

Le réseau social, considérant ne pas en savoir assez sur nous, a poussé ces experts de Menlo Park à fouiller, tout simplement, dans nos données virtuelles afin de trouver des preuves de l’existence de “personnes que vous connaissez peut être“, mais jusqu’alors inconnues ou non signalées.

Facebook décrit la méthode employée, pour effectuer ces recherches, dans des termes plutôt vagues, tel que mentionné ci-dessous :

Ces “autres facteurs” sont un secret, et la manière avec laquelle ils interagissent entre eux a particulièrement attiré l’attention de Kashmir Hill, l’éditeur de Fusion.

En juin dernier, Hill a publié une interview avec un père de famille qui participait à un rassemblement sur les adolescents suicidaires. Ce père était choqué de découvrir que, suite à cette réunion plutôt sensible, l’un des participants était apparu tout naturellement dans les personnes que “vous connaissez peut être”.

Le seul point commun entre ces 2 personnes semblaient être leur présence à cette réunion.

Selon Hill :

La réponse de Facebook à cette énigme a eu l’effet d’un coup de massue pour Hill, comme elle le déclare.

Tout d’abord, Facebook a expliqué que les données de localisation étaient utilisées par la fonction “vous connaissez peut être”. Cependant si d’autres points commun existaient, alors ces données n’étaient pas utilisées. Mais finalement Facebook a fini par déclaré que ces données avaient été utilisées lors d’un test l’an dernier, mais n’avait jamais été déployé au sein du grand public.

Ainsi, Hill s’est trompé dans sa déclaration initiale mentionnant que “Facebook utilisait les données de localisation afin de suggérer de nouveaux amis”. Cependant (si nous considérons que son histoire est vraie), le résultat pour le père reste le même.

Quelles que soient les circonstances exactes qui ont amenés Facebook à faire de telles recommandations, et qui au final ont révélé des données sensibles via la fonction “personnes que vous connaissez peut être”, cette histoire peut néanmoins arriver à d’autres utilisateurs.

L’un de ces autres utilisateurs est une psychiatre dénommée Lisa (qui n’est pas son vrai nom), une autre personne interviewée par Hill, et qui a découvert durant l’été 2015 que Facebook suggérait à ces patients de se connecter les uns aux autres, via la fonction “vous connaissez peut être“.

“Il s’agit ici d’une violation caractérisée de la vie privée”, a déclaré Lisa. “J’ai des patients atteints du VIH, d’autres qui ont essayé de se suicider, ainsi que des femmes victimes de relations violentes et de harcèlement”.

Lisa vit dans une petite ville et a été effrayée de voir que Facebook, par inadvertance, avait exposé au grand jour à partir de son réseau, des personnes avec des problèmes de santé et des troubles psychiatriques.

Lisa était convaincue que Facebook avait eu recours aux données de localisation, pour suggérer à ces patients de se connecter les uns aux autres. Cependant, Hill suspecte plutôt que le point qu’ils ont vraiment en commun est le numéro de téléphone de Lisa :

[Lisa] a été surprise de voir qu’à un moment donné, elle avait fourni à Facebook son numéro de portable. Il s’agit d’un numéro que ces patients pouvaient détenir dans leurs téléphones. Beaucoup de gens ne réalisent pas, qu’en donnant à Facebook accès à leurs contacts, ce dernier utilise cette information pour faire des suggestions d’amis. Ainsi, si votre ancien patron, ou bien votre rencontre d’un soir sur Tinder, ou encore votre psychiatre figure comme contact dans votre téléphone, il se peut que vous commenciez à les voir apparaitre dans “les personnes que vous connaissez peut être”.

Le secret médical, incontournable lorsqu’il s’agit de patients, à empêcher Hill et Facebook d’enquêter plus loin sur les causes réelles des événements rapportés par Lisa.

Si Hill dit vrai, et si l’utilisation par Facebook des numéros de téléphones portables peut générer ce genre de problèmes, alors accrochez-vous bien dès à présent ! En effet, cela reviendrait à injecter dans Facebook un peu plus d’un milliard de numéros de téléphones en provenance de WhatsApp.

L’histoire publiée sur Fusion est choquante, et même s’il est possible que les personnes concernées se soient trompées ou aient menti, il ne s’agit pas des seules voix qui commencent à se faire entendre.

Des histoires concernant la capacité de Facebook à dénicher des correspondances dangereuses, voire hasardeuses, que ce soit des rendez-vous sur OKCupid que l’on ne reverra plus jamais, ou encore des sources journalistiques protégées, existe déjà depuis bien longtemps, au moins depuis l’apparition de la fonction “vous connaissez peut être”.

La fonction “vous connaissez peut être” n’est certes pas conçue pour mettre des gens en lumière ou en danger, cependant lorsque vos algorithmes sont secrets, en constante évolution et gérant de surcroît plus de 1.7 milliards d’utilisateurs, certains cas isolés peuvent tout de même affecter beaucoup de gens.

Ces cas isolés donnent un aperçu des informations que Facebook détient sur vous, en plus des 98 choses que le réseau social sait déjà à votre sujet.

Ce qui est choquant, c’est le fait que Facebook ait pu récupérer et partager les noms de patients d’un psychiatre entre eux, mais ce qui est encore plus choquant en réalité, c’est que Facebook puisse avoir autant d’informations pour pouvoir réaliser ce genre de recommandations. Enfin, le pire est que même un utilisateur maîtrisant la technologie comme Lisa, n’a tout simplement pas conscience de la quantité réelle de données qui sont partagées.

Avec un peu de chance, vous serez épargnés par ce genre d’erreurs commises par l’algorithme de Facebook, cependant l’algorithme sera toujours présent, rassemblant des données, établissant des connexions et découvrant toujours un peu plus de choses sur vous. Et malheureusement vous ne pouvez pas l’empêcher !

Sauf si vous décidez de quitter ce réseau social.


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Billet inspiré de Is Facebook’s People You May Know putting users at risk? par Mark Stockley, Sophos NakedSecurity.

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