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Des mineurs accusés de sexting sur eux-mêmes !

Des mineurs accusés de sexting sur eux-mêmes !

Voici un exemple qui montre bien le phénomène d’emballement de la logique de poursuites judiciaires : un adolescent, aux Etats-Unis, vient d’être accusé de sexting sur sa petite amie. Il est âgé aujourd’hui de 17 ans. Selon les lois en vigueur, dans l’état de Caroline du Nord, il est considéré comme un adulte, l’exposant ainsi à des accusations de délit à caractère sexuel sur mineur par le biais du sexting.

sextingJusque-là tout est logique. Cependant, ajoutons pour un zeste de stupidité à cette fantastique histoire : il avait 16 ans lorsque qu’il pratiquait le sexting de selfies, il est à présent accusé d’avoir abusé sexuellement de lui-même !

Le Fayetteville Observer a rapporté que le garçon, qui était quaterback dans l’équipe de football de son lycée jusqu’à sa mise en accusation qui l’a d’ailleurs forcé à se retirer, avait auparavant déjà fait l’objet de cinq accusations pour abus sexuel sur mineurs : quatre d’entre elles pour réalisation et possession d’images à caractère sexuel le mettant en scène.

Aux Etats-Unis, dans l’état de New York et de Caroline du Nord, il est considéré comme un adulte. En effet, l’âge de 16 ans y est considéré comme celui de responsabilité pénale, en ce qui concerne les affaires criminelles. Il encourt donc une peine de prison de 10 ans maximum.

Cependant, pour le moment, les procureurs semblent vouloir modérer toutefois cette peine, en évitant d’en arriver à prononcer des sanctions exemplaires et surtout ridicules.

Sa petite amie, qui lui avait envoyé volontairement des photos explicites, un an plus tôt, a aussi été accusée de délit d’abus sexuel sur elle-même. Elle a déjà été relaxée, à la suite d’un plaidoyer transactionnel, qui au final a permis d’abandonner les charges contre elle.

Le bureau du Shérif du comté de Cumberland avait conclu qu’elle avait commis un délit d’abus sexuel sur elle-même, et avait été arrêtée en février dernier.

Elle figurait sur deux mandats à la fois, en tant qu’adulte responsable et en tant que victime mineure, concernant deux chefs d’accusation d’abus sexuel sur mineur : délit de deuxième degré pour la réalisation des photos, et délit de troisième degré pour la détention de ces dernières.

Le 21 juillet, la jeune fille a admis devant la cour être responsable du crime de mise à disposition de contenu choquant auprès de mineurs, qui est un délit mineur ne nécessitant pas un enregistrement comme délinquant sexuel.

Stephen Stokes, le juge de la cour fédérale, a placé la jeune fille en probation pour une durée d’un an. Il lui a aussi ordonnée, de payer $200 de frais de justice, de rester à l’école, de suivre une formation sur «Comment prendre de bonnes décisions», de s’abstenir de consommer des drogues illégales et de l’alcool, de ne pas détenir de téléphone portable pendant toute la durée de sa probation, et pour finir de réaliser 30 heures de travaux d’intérêt commun.

Si elle avait été reconnue coupable, elle aurait été obligatoirement inscrite sur le registre des délinquants sexuels, pour le restant de ses jours. Malheureusement, le garçon, quant à lui, reste exposer à ce risque.

Gardez en mémoire que dans le cadre de relations sexuelles, ces adolescents n’auraient rien fait d’illégal, s’ils avaient tout simplement fait l’amour.

Les relations sexuelles entre adolescents consentants de 16 ans sont légales en Caroline du Nord, et cet âge chute encore davantage pour les adolescents qui ont un écart en âge inférieur à 4 ans.

Prendre et envoyer des photos de vos parties intimes, par contre, n’est pas légal, si vous êtes mineurs et/ou que vous envoyez ces photos à un autre mineur.

Comment la police a découvert cette affaire de sexting ?

USA DOD PoliceSelon Ronnie Mitchell, l’avocat du bureau du Shérif, les deux adolescents ont partagé leurs photos uniquement entre eux, ce qui est vraiment un soulagement !

En général, nous découvrons les cas de sexting, impliquant des adolescents, après le partage des photos avec leurs amis, grâce à leurs smartphones par exemple. Ensuite ces clichés deviennent viraux rapidement, et le cyberharcèlement commence alors, avec parfois des conséquences tragiques.

Au cas où vous vous demanderiez si la police de Caroline du Nord aurait utilisé l’une de ces nouvelles techniques pour appâter les amateurs de sexting sur mineurs, détendez-vous ! Les adolescents en question n’ont pas été piégés par l’utilisation massive des nouvelles techniques de surveillance.

Il s’agirait plutôt d’une utilisation intensive de la bonne veille technique de surveillance du type “donnez-moi tous vos téléphones, les jeunes”.

Le couple d’adolescents n’a pas, apparemment, partagé ses photos, excepté entre eux. Néanmoins, ils ont été démasqués après que leurs clichés aient été récupérés lors d’un coup de filet ciblant le sexting : Mitchell a déclaré au Fayetteville Observer, que la Police avait trouvé les photos alors qu’ils enquêtaient sur d’autres photos explicites, qui étaient partagées sans le consentement des personnes concernées.

Le journal a déclaré, par la suite, qu’aucun mandat n’avait été émis à la suite de la saisie du téléphone du garçon.

L’officier de police en charge de l’enquête, l’inspectrice Fiona Miranda, du bureau du Shérif du comté de Cumberland, a noté dans les dépositions, que l’adolescent et sa famille, avait été coopératifs tout au long de l’enquête, qu’il était un bon étudiant et de surcroît sportif, que sa famille le soutenait, et que les photos avaient été prises uniquement entre lui et sa petite amie.

Le document, finalement mentionne : retour chez les parents recommandé.

Certains soulignent tout de même qu’ils auraient pu le laisser retourner chez ses parents sans toute cette mascarade dramatique.

Ils vont avoir 18 ans dans un an, âge à partir duquel leurs actes de sexting seraient devenus légaux, selon les lois de Caroline du Nord.

La pratique du sexting dès l’âge de 16 ans n’est pas conseillée. Nous disons toujours aux jeunes gens, en fonction de leur âge, d’être toujours très prudents aux contenus qu’ils partagent.

Avec internet, vous ne savez jamais où le contenu partagé va finir, et surtout quels jeux sadiques ce dernier va venir alimenter.

Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, beaucoup d’adolescents ignorent totalement les conseils au niveau de la sécurité de ce qu’ils publient.

Un parfait exemple récemment : la BBC a rapporté le cas d’un autre garçon encore, cette fois ci âgé de 14 ans, vivant dans le nord de l’Angleterre, et qui s’est photographié nu dans sa chambre, a envoyé le cliché par Snapchat à un camarade de classe, et s’est vu inscrit dans une base de données de la police, probablement pour les 10 prochaines années.

Bien sûr, le cliché Snapchat n’a pas vraiment disparu. Le destinataire l’a de plus certainement sauvegardé et s’est empressé de l’envoyer à ses amis.

Voilà le vrai problème : peu importe le niveau de sécurité imposé aux enfants, par les personnes conscientes des dangers encourus, comme les parents ou encore Snapchat. En effet, au final les conseils pour garder ses vêtements et éviter que ses doigts ne déclenchent des selfies malheureux, ne sont absolument pas suivis.

Ils ne les suivent pas, ils ne le font vraiment pas, ce qui est tout à fait normal à leur âge.

En 2014, l’université de Drexel en Pennsylvanie, avait sorti un rapport qui avait fait apparaître que plus de 50% des personnes interrogées avaient déjà pratiqué le sexting, en échangeant des textos à caractère sexuel, avec ou sans photos, comme les mineurs cités précédemment.

La plupart d’entre eux, n’avait pas conscience des implications de leurs actes au niveau légal.

Michelle Drouin, une psychologue à l’Université Indiana-Purdue et à l’Université Fort Wayne, qui a étudié le sexting parmi les jeunes, a déclaré au Fayetteville Observer qu’accuser les jeunes de délit, du fait de leurs comportements, «semblait purement excessif ».

En fait, de nos jours, le sexting est l’équivalent de la métaphore du Baseball pour désigner le sexe, à l’époque : «deuxième base», a-t-elle déclaré.

Une chose, dont je suis persuadée, est que le sexting est devenu tellement lié au premier pas dans la sexualité, que je pense que ces derniers sont ceux qui enverront ces images.

Jeff Temple, un psychologue dans la branche médicale de l’Université du Texas, a souligné qu’il existait d’autres options, en dehors de la criminalisation des jeunes gens :

L’étude de Drexel renforce ce point : ces adolescents qui affirment avoir conscience des implications légales du sexting, ne le pratique pas autant que ceux ayant affirmé de pas connaitre les risques encourus.

La solution face à cette situation est double : plus d’éducation à destination des enfants, et une législation révisée.

Aujourd’hui, les lois existantes, élaborées de telle sorte à pouvoir traiter les cas de crimes, de pornographie enfantines et d’abus sexuel sur mineurs, les plus sévères, sont en décalage, et s’avèrent terriblement cruelles avec la culture du sexting des adolescents aujourd’hui.

Ces 2 cas en Caroline du Nord et en Angleterre, montrent bien que si nous n’adaptons pas nos lois, et si les procureurs ne font pas preuve de bon sens, les tribunaux vont déborder d’adolescents qui n’ont finalement que l’audace de leur âge !

Billet inspiré de : “Sexting teen accused of sexually exploiting himself” par Lisa Vaas de Naked Security

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