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Linux fête ses 23 ans : histoire d’une révolution

Linux fête ses 23 ans : histoire d’une révolution

Linux a atteint l’âge respectable de 23 ans cette semaine, à quelques jours près.linux

Plus ou moins 23 ans donc, ce qui ne le rend pas pour autant, plus ou moins, respectable !

Le 25 Août 1991, un étudiant Finnois nommé Linus Torvalds annonçait qu’il était en train de travailler sur un système d’exploitation, pour son plaisir, et qu’il invitait donc quiconque à lui transmettre ce qu’il aimerait y trouver à l’intérieur.

Ironiquement, comme le projet n’avait pas encore de nom, il a posté son annonce sous le newsgroup comp.os.minix avec le sujet suivant : « qu’est ce que vous aimeriez voir en plus dans minix ? »

Voici, ci-dessous, le message original envoyé par Linus Torvalds :

Hello everybody out there using minix –

I’m doing a (free) operating system (just a hobby, won’t be big and professional like gnu) for 386(486) AT clones. This has been brewing since april, and is starting to get ready… I’d like to know what features most people would want. Any suggestions are welcome, but I won’t promise I’ll implement them :-)

MINIX est un système d’exploitation de type UNIX, écrit vers la fin des années 80 par Andrew Tanenbaum, de la Vrije Universiteit d’Amsterdam.linux

Tanenbaum a maintenant 70 ans, et va donner son dernier cours en octobre 2014, après 43 années passées à Vrije Universiteit, ce qui permet de supposer qu’il a quelques notions en informatique.

Torvalds a certainement réalisé cela aussi.

Il a emprunté de nombreuses idées au système MINIX (qui avait été initialement crée comme un outil pédagogique), et a utilisé un ordinateur sous MINIX, pour ces tous premiers développements.

Toutefois, ce qui au final est devenu LINUX, était vraiment différent du MINIX de départ, du moins lorsque l’on se place d’un point de vue « système d’exploitation ».

Quelles sont les différences ?

La plus grande différence entre l’OS de Tanenbaum, et celui de Linus est, tout simplement, le cœur même du système.

De nombreux systèmes d’exploitation modernes tels que : Microsoft Windows, Apple OSX, les différentes déclinaisons de BSD, LINUX et ses dérivés, ont tous un noyau central, connu comme étant un noyau monolithique.

La taille de votre système d’exploitation, incluant le code pour la programmation et la planification des différents processus, l’interprétation et l’accès aux données stockées sur le disque, le contrôle des mouvements de votre souris, la gestion des connexions aux différents réseaux, et encore beaucoup, beaucoup d’autres tâches, sont réalisées à l’intérieur de ce très confidentiel noyau.

Cela signifie, en simplifiant, que si un pirate, équipé d’un malware, arrive à introduire son code dans le noyau, vous avez de très sérieux problèmes.

La plupart des protections, pour ne pas dire toutes, sont alors hors service, car un malware à l’intérieur d’un noyau, peut faire des choses qui vont à l’encontre de toute sécurité informatique.

Par exemple, un malware dans un noyau peut :

Vous avez, à ce stade, certainement envie de garder le noyau le plus petit possible, et d’ implanter des fichiers système ou des drivers dans ce que l’on appelle le « userland », à savoir la zone moins confidentielle, qui reste néanmoins gérée par le noyau.

De cette manière, une faible quantité de lignes de code, connu sous le nom de microkernel (à peu près 10 000 lignes dans la dernière version de MINIX), facile à contrôler, peuvent être responsables de la gestion, et de la mise en application de la sécurité de tout le système.

En comparaison, même si Linux a commencé avec 10 000 lignes de code, le noyau aujourd’hui se compose de plus de 15 millions de lignes de code (même si toutes ne servent pas forcément).

Imaginez un instant, combien de temps cela vous prendrait pour trouver un bug, dans un noyau avec autant de lignes !

Quelles sont les performances ?

Les microkernels s’avèrent, finalement, être peu utilisés, essentiellement pour des raisons de performances.

Le passage du flux de données et de programmes entre le « userland » et le microkernel prend plus de temps qu’avec un noyau monolithique, du fait de ces indispensables contrôles de sécurité !

Ainsi, la plupart des portables et beaucoup d’équipements mobiles, que nous utilisons aujourd’hui, sont équipés d’OS basés sur des noyaux monolithiques ou des macrokernels.

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NB: une exception, néanmoins, au chemin prit par LINUX est à noter pour un produit grand public, il s’agit de QNX, un microkernel avec un OS de type UNIX, qui a été adopté par BlackBerry, pour la sortie de sa version 10).

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Tanenbaum et Torvalds se sont affrontés en ligne lors d’un clash, devenu célèbre, au début de l’année 1992, avec Tanenbaum écrivant la chose suivante :

LINUX est basé sur un système monolithique. C’est un formidable bond en arrière, un retour aux années 70. Cela revient à prendre un programme fonctionnant en langage C, et à le réécrire en BASIC. Pour moi, créer un système monolithique en 1991 est définitivement une idée obsolète.

Quand une rumeur a émergé en 2004, suggérant que LINUX était infecté, à cause de lignes de code volées par Torvalds à Tanenbaum, ce dernier a volé au secours de Torvalds, pour dire que cela était impossible.

La preuve, avancée par Tanenbaum, s’est révélé être ironiquement des plus amusantes :

… Le code appartient à Linus. La preuve de ceci est qu’il a, en fait, cassé toute la structure de départ. Au lieu de réécrire un nouveau système de fichiers et une nouvelle gestion de la mémoire, qui aurait été plus aisé, Linus a réécrit l’intégralité du système, avec un noyau monolithique et un compilateur en ligne :-( . La première version de LINUX était une vraie machine à remonter dans le temps. Il est retourné vers un système pire que celui qui était sous ses yeux, sur son bureau.

Que dire de ces 23 années écoulées ?

Aujourd’hui, Linux a toujours, auprès du public, la même réputation qu’au début des années 90, à savoir celle d’un système pour « Geek », rien de plus, du moins en tant qu’OS pour PC.

Mais Linux est aussi, et surtout, une marque, si vous voulez l’appeler ainsi, présente derrière des monstres comme Google, qui l’utilise pas seulement pour faire fonctionner leurs « data centers », mais aussi au cœur de leur produit Android.

Ainsi, la décision de développer ce macrokernel, qui était au départ un simple hobby, a fini par avoir des implications majeures, dans l’univers informatique.

C’est justement ce qu’il y a de magique avec les machines à remonter le temps : elles ont le pouvoir de changer l’histoire !

Billet inspiré de : “Linux hits 23 – the Time Machine that changed the world!” par Paul Ducklin de Naked Security.

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